dimanche, juillet 09, 2006

Décalage


Tu es un jouisseur, si peu un voluptueux : tu baises beaucoup, tu lis beaucoup…mais si vite. Je suis tout le contraire, si lente à lire, si lente à venir..
Ta spécialité à toi est de bâcler, de passer à côté de tellement de choses dans ta frénésie de passer à autre chose. Oui, mais c’est tellement plus efficace. Je t’envie.
Moi j’excelle à rater les débuts en ne pensant qu’à la fin, massacrer la fin en regrettant les débuts, aller d’inachevé en décommencé, vivre en suspens, toujours dans l’attente, n’oser précipiter l’amorce, laisser mûrir, laisser pourrir, ne pas me brusquer, somnoler, végéter, contempler, me contempler jusqu’à la dernière minute, toujours trop tard.
Ma volupté est creuse puisque je ne prends le temps de rien construire, elle se greffe sur la matière des autres et la suce...La tienne m'a résisté.
J’avais le rêve un peu fou de te voler un peu de consistance et te léguer une once de sensualité. Je voulais qu’on prenne le temps (sans avoir l’impression de le perdre) de se savourer, de se contempler, de se jouir.

5 Comments:

Blogger Roumi said...

C'est drôle je ne ressemble pas du tout à l'homme que tu décris ; mais c'est vrai que moi je suis l'autre Roumi. :-)
Ah oui, on croit toujours qu'on va apporter un peu aux autres et les changer un peu, les améliorer un peu, même un tout petit peu... mais y'a des gens qui sont bloqués dès le départ. Rien à faire, ils sont trop occupés souvent à se regarder le nombril et adorent qu'on le regarde avec eux !
Dommage...

12:04 AM  
Anonymous Anonyme said...

Les mantes religieuses, ça fait toujours flipper : donc le mec fait sa besogne, se retire vite avant d'être mangé. CQFD.

12:31 PM  
Blogger Douda said...

C’est d’une simplicité biblique en effet.
L’amante religieuse.

2:50 PM  
Anonymous Anonyme said...

On est tous pas pareils. C'est dur, des fois, de trouver les points d'intersection. Bises.

10:05 PM  
Anonymous Anonyme said...

c'est clair le style est bon, je gardes mes premieres remarques. C'est du bon ce que tu écris.

11:54 PM  

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