Le lendemain
Je l’ai désiré, je l’ai eu. Et après ? ce vide du lendemain. Ma fuite alors qu’il dormait encore. Peur d’encombrer. Avant, il fallait bien dîner, rituel de gens civilisés, on ne s’embroche pas comme des bouts de viande, faut prendre le temps de rissoler. Et après ? Après la volupté, le sommeil partagé, complicité des corps toute de tendresse enrobée, même si plastifiée. Qu’est-ce qu’on peut bien se dire, qui ne serait pas de trop? Que j’ai adoré comme sa queue m’a réveillée, dressée contre mon cul. Mon sexe l’a déjà dit. Que j’aimerais bien le revoir, parce qu’une première nuit est toujours un coup d’essai. Que la notre était juste assez belle pour me donner envie de recommencer. Pas osé. Peur de déballer mon emballement, me faire remballer. Il m’a tout de même servi un " à bientôt " ensommeillé. Et je le lui ai rendu d’un sourire qui se voulait léger.
32 Comments:
@douda : c'est un peu triste tout cela... j'aime tes expressions "on ne s'embroche pas comme des bouts de viande", "qu'est -ce qu'on peut bien se dire, qui ne serait pas de trop?". Ton récit est très réaliste apparemment !
Ma vie d'ange est apaisante. :-)
Léger... c'est ça l'truc... rester léger... 'tain c'soir tu m'tires la larme... faut qu'j'raconte ça à Vébé, y va pas en r'venir... t'as une belle cervelle Douda, vrai!
Ya du talent !
C'est sûr qu'y d'la qualité.
Le problème, c'est le caractère écrasant de la romance : phase de séduction — fût-elle brève — avec le dîner, le "qu'est-ce que tu fais", "quel est ton animal préféré", "as-tu des sœurs" etc.
Je dirais, confitionnellement que je préférerais une formule plus expéditive… mais c'est là un tic de père de famille.
Roumi, c’est réaliste mais pas triste. Se réveiller dans les bras d’un presque-étranger est assez classique, mais je dois être au fond encore trop roumantique.
Briscouille, ça part légèrement en sucette cette fois-ci!
Tlön, y a d la joie!
Skoty, la formule plus expéditive m’aurait tout aussi bien con-venu, et m’aurait surtout épargné le malaise du lendemain. Faut croire qu’il avait besoin de s’assurer que je gémirais correctement. J’aurais préféré qu’il parle à mon cul de sa rondeur plutôt que des loyers qui flambent à Paris. Ça refroidit.
Voui… C'est-à-dire qu'il y une sorte de bestialité qui se perd… Enfin, peut-être s'est-elle perdue depuis Homo Erectus, d'ailleurs… Faut laisser parler le corps, je dirais. Enfin je pense, pour ma part, et assez modestement, qu'il convient davantage de sussurer des trucs dégueu à l'oreille de la femmelle tandis qu'on la prend. Mais bon, j'ai jamais été très romantique (parce que « timide »), ce qui m'a fréquemment été reproché, d'ailleurs.
On ne demande pas au coup d’un soir d’être romantique, mais d’être érotique. Et y a pas plus érotique que de susurrer des crudités à l’oreille…des mots qui irriguent le désir, parlent au corps et le font exulter, des mots bruts, peut-être des mots de brute.
Des crudités, mais pas de salades.
trop ouf, non ?
ah comme ce presque parfait inconnu semble aussi parfait qu'un con nu... (merci Jeanne Cherhal)
Rester distante de peur de se faire remballer ou se livrer un peu pour être emballée de nouveau... Quelquefois on voudrait que tout soit simple.
@sktns : "j'ai jamais été très romantique (parce que « timide »)"... ben moi je suis timide parce que roumantique. :-) Mais je suis sûr que je dois être quand même capable de dire des trucs un peu crus à l'oreille d'une dame si nécessaire.
@douda : mais c'est très bien si tu es "encore trop roumantique" ! Il le faut ! :-)
Salut Douda,
Lui dirai-je, ne lui dirai-je pas? Attendre de peur de se faire remballer comme tu l'écris. Peur de brûler les étapes, peur de se brûler avant l'échafaud. Partir sur la pointe des pieds de peur de s'imposer. Se vouloir légère et ne pas déranger. Et si l'autre n'avait pas besoin de grandes déclarations pour dire reste? Si l'autre avait un autre langage pour exprimer son contentement?
Dans ce tourbillon de sensations, l'un/l'une laisse l'autre car ils ne parlent pas le même langage, ne partagent que quelques référents sémantiques.
Douda, je ne te le dirai jamais assez, ton style est abrasif à souhait.
Skoteinos, non les salades c’est pour les fleurs bleues mon chou, je suis au régime salace.
Presque perspicace, je suis trop myope, c’est où déjà la bonne distance ?
Roumi, il me semble que tu devrais passer à table maintenant.
Loula, je devrais prendre des cours de langue, je ne sais pas comprendre les silences.
@douda : tu crois ?! :-)
Bon on verra alors ce que me réserve l'avenir.
@ Douda >
Le vide était chez toi, mais chez lui ?
Tu lui reproches (enfin, on dirait) de t'avoir parlé immobilier au lieu de n'avoir été que homo eroticus. Mais si ç'avait été l'inverse, n'aurais-tu pas déploré de n'avoir été qu'objet sexuel pour lui ? Et aurais-tu eu "envie de le revoir" ?
Ne réfléchis pas trop à la posture que tu dois prendre ; sois ce que tu as envie d'être. Tu as envie de le revoir, mais es-tu amoureuse ? Pas forcément. Penses-tu que lui dire "j'espère une suite" ce serait emballer les choses ?
Moi, quand il n'y a pas de suite, c'est que c'était sans intérêt. Et quand c'est sans intérêt pour l'un, ça l'est généralement aussi pour l'autre.
Relax !
N'aie pas peur de lui, ni de toi.
@ Roumi >
Tu vois, même Douda te le dit (en mots plus châtiés que moi, ce qui n'est pourtant pas dans ses habitudes).
bon la prochaine foi, on passera direct à l'action!!!
... "A bientot"...
... et ... "merci"...
...euh... "pardon"...
:)
Comme un coach, je ne crois pas avoir déjà été considérée uniquement comme objet sexuel. J’avoue que ça ne me déplairait pas d’essayer, avoir une expérience exclusivement érotique, sans fioritures. Le problème c’est que je suis plutôt attirée par des mecs compliqués (tendance intello-torturé-humour-noir-et-sexe-détaché) qui ont tendance à confondre préambules verbeux et préliminaires baveux. C’est pas très cohérent tout ça.
Cacaprout, la liste s’allonge…
"tendance intello-torturé-humour-noir-et-sexe-détaché" ... Dommage que t'ais pas rencontré Vébé plus tôt... Maintenant il n'est plus que détaché... Et avant qu'il se rattache il coulera de l'eau dans les anis gras du Balto!
Briscard
L’est un peu vieux pour moi Vébé, il se faisait larguer par Kate q j’étais pas encore née.
Douda a dit "C’est pas très cohérent tout ça."
Bah ouais ! Savoir faire coïncider
- ses envies,
- ses actes,
- et ses ... possibilités,
c'est le chemin de l'épanouissement. Mais c'est pas simple, et tout le monde ne bloque pas sur les mêmes étapes !
Coucou Douda
"roumantique". Oui je suis sûre que tu l'es.Finalement c'est un tic vachement humain le romantisme non? Même les hommes sous leurs écorces velues, ils ont des coeurs de midinettes. Si si, j'en connais! Plein!
Et alors? Tu l'as revu "monsieur lendemain"?
Comme une évidence, le chemin de l’épanouissement est semé de doutes. Je te renvoie à Presque, ce n’est pas si simple.
Chris, oui. Le billet est prescrit et pourtant terriblement d’actualité. Oui, je l’ai revu mais je ne suis pas près de le revoir après ce que je viens d’écrire. Je crois que j’ai mis les pieds dans le plat de crudités. C’est pas très élégant.
@douda : "Le problème c’est que je suis plutôt attirée par des mecs compliqués (tendance intello-torturé-humour-noir-et-sexe-détaché) qui ont tendance à confondre préambules verbeux et préliminaires baveux".
Cette description me rappelle quelqu'un. :-)
"Je crois que j’ai mis les pieds dans le plat de crudités": comme quoi, quoiqu'on en dise, une bonne cloison entre IRL et URL c'est pas toujours inutile...
@ Roumi >
Je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Je ne suis pas du tout torturé comme garçon.
@ Douda >
Oui, je sais que ce n'est pas si simple, parce qu'il faut aussi savoir dans quel état d'esprit est la personne d'en face ; on en arrive à une situation que l'angelot dénonce (et redoute) à juste titre ; une sorte d'ambiance générale où chacun doit s'efforcer de montrer qu'il est libre de son corps, que baiser, faut pas en faire tout un plat, et que nos émotions doivent être ravalées car elles sont plus effrayantes que nos désirs.
Mais faut faire attention à ce petit jeu parce que chacun l'entretien, finalement, et ça crée une belle machine à frustrations.
Je connais une femme qui considère — bien qu'elle s'en défende, mais son comportement névrotique montre le contraire — qu'un homme qui couche avec elle lui appartient ; elle s'emballe immédiatement, surinterprète le moindre silence, et finit par terroriser le pauvre garçon en face qui n'en demandait pas tant. Et elle de conclure que les mecs sont tous des lâches, des hypocrites, etc.
J*** ne s'est avoué à elle-même (et à moi) qu'elle m'aimait qu'après m'avoir quitté. Ça n'aurait probablement rien changé à l'issue de notre relation, mais quel dommage, ces émotions refoulées.
@comme un non comprenant : je ne pensais pas à toi gros malin... néanmoins tu me permets d'ajouter "égocentrique" à la longue liste de tes tares. :-))))
"peur de deballer mon emballement de me faire remballer" (jolie phrase) If one can stand a "one night stand", why not dare asking that burning question?
pourquoi "peur"?
la légereté est parfois d'un poids inconsidéré...
j'espère que tes envies et tes souhaits il saura les combler.
Culture de la prudence dans l'amour que chaque emballement doit être mesuré de peur de trop en déballer et de finir par se faire emballer...
Cette peur d'y aller, cette armure de cynisme qui nous fait accepter l'initimité plus facilement que l'amitié... est elle culturelle (occidentale ?) ou alors inevitable depuis qu'homo erectus a gravi une echelle dans la sophistication ?
Anyway comme d'hab, Douda crache des perles et skoty la réjoins pour une belle dans des mots.
Tcho!
Kestufou? T'es paumée dans les limbes du Ramadan ou t'es plongée dans les bras d'un Zomme?
Désolée pour ce silence prolongé, d'autant moins excusable que pas du tout culbrique. Je rame à dents plutôt en ce moment (comme dirait Skoty), je vous expliquerai plus longuement dès que j'aurai retrouvé ma plume. J'espère très vite.
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