C'est reparti comme en 14
Oui, mais c’est moi qui ne tiens plus. J’avais tort, le déjà bien n’est pas assez. Ma mère dit toujours : si tu n’as pas ce que tu veux, désire ce que tu as. J’ai essayé. Me suis appliquée à être heureuse. Délaissé ma plume pour des chaussures de rando et mimé l’extase devant des vues de cartes postales. Jusqu’à y croire parfois. Furtifs moments de grâce. Mais là, j’en peux plus. Toi albatros en ville, moi extra-rurale. Pas qu’un problème de garde-robes mal assorties. Plus qu’un désaccord de points de vue. Quitter Saint Germain des Près pour t’enterrer dans le trou du cul de la France, exode inversé. Pas fait tout ce chemin pour me mettre au vert. Moi, je cherche la lumière que tu fuis. Quitte à me brûler les ailes, à regretter la tiède flamme de tes yeux, tout ce qu’il nous restait à vivre à deux. Le vélo que tu ne m’as jamais appris. Il s’en est fallu de peu. Sauf que tu aurais dû doubler la mise, mon gambler du dimanche. Entretenir l’illusion du feu. Trop raisonnable, trop modéré. Pas compris que je voulais plus que le confort d’un amour timoré.